Quatre heures plus tard, en examinant le genou de la jeune fille aux yeux verts, je serrais les miens pour maîtriser une urgence qui n'avait rien de médicale.
Si je ne trouve pas de temps pour évacuer le produit de filtration de mes glomérules, où irai-je en chercher pour extraire l'improbable jus de mon cerveau?
Ecrire
Ecrire n'a rien à faire avec le temps.
Ecrire a à voir avec la nécessité.
C'est une histoire profonde, organique, une urgence.
C'est un fourmillement parallèle à la vie, aux heures, aux mastications, aux gesticulations.
C'est s'arrêter au bord d'un trottoir pour jeter sa pensée sur le dos d'une enveloppe.
C'est griffonner au crayon dans une marge de roman.
C'est s'asseoir dans son lit aux heures les plus noires et se lever en silence pour sauver la parole des rêves.
C'est même juste pour le bonheur, sans crayon, sans papier, épingler des mots à la lumière, au parfum qui passe, à un battement de coeur, à la vie qui danse ou qui gratte.
Même si c'est aussi s'asseoir au bord d'une large plage de temps, entre café et papier, pour consruire, élaborer, rêver, avec le temps pour allié...