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 Et si on racontait une histoire…

  • walkman
  • Mercredi 23/08/2006
  • 13:58
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Et si on racontait une histoire…

Une histoire d’un temps
où la fumée serait descendue sur le monde
pour étreindre les arbres et les hommes,
les néons et les dentelles,
les heures comme les jours comme les bruits,
pour éteindre de poussière et de vapeur
tous les cris qui chantent
et tous les cris qui crient,
pour endormir dans la nuée
les contours et les atours,
pour ne retenir du beau comme du laid que la silhouette,
comme un souvenir, comme une ombre,
comme la vérité de tout avenir.
Des rayures, des tournures et des ratures,
il n’y aurait plus que nuages, silence et absence.
Comme une suspension, une attente,
Un pire qui s’abstiendrait.

Courage, le vent se lève.

 

Commentaires

Une histoire ou une vision?

Il y a de la tendresse jusque dans tes visions d'apocalypse. J'ai senti ça d'abord: une fin impossible à finir, qui serait moins pire que le pire, le pire ne pouvant être imaginé. Puis j'ai vu une pause, un avertissement sidérant et salutaire, une corne de brume. En fait je ne sais pas trop.


 

 

Re: Une histoire ou une vision?

...une fin impossible à finir, qui serait moins pire que le pire, le pire ne pouvant être imaginé...

tu me dis ça et ça fait des jours que cette phrase m'habite et que je voudrais prendre des heures pour te trouver une réponse. Tu comprends si vrai, tu lis si juste derrière les mots. Tu dis que tu ne sais pas mais tes intuitions savent, elles...
tu sais que je t'aime?

 
Merci pour Etta James. Déchirant.

 

 



Le monde baignerait dans du formol craignant d'être réveillé pour affronter le pire.....Et si nous en étions tout près.....Un monde drogué étreint par la fumée où les morts se promènent en liberté, un monde devenu sulfureux....
POurtant ?  nous sommes 6 milliards de grands yeux blancs aux pupilles noires haletant sur terre......

 

 

Re:

Peut-être serons nous sauvés par ces morts en liberté. Ils transportent notre mémoire dans leur crâne venteux, et le grincement de leurs déambulations silencieuses nous rappelle que nous venons de quelque part.

 

 

 

Et si on racontait une histoire...

En l'année du Kantahar
dans les premiéres nuit du mois de Sonnante
le fond de la mer s'ouvrit
et l'obscurité engloutit le monde.

Comme un python le fait de sa proie.

Les hommes aveugles fuyaient ,
implorant le pardon de leurs dieux,
s'excusant d'avoir monnayé leur histoire.
Le sol s'arrondisait sous leur pas
et les choses se dérobaient à peine voulaient-ils les nommer.
Le vent s'était levé , l'Histoire réclamait des comptes.
Une à une il souffla les flammes de vies

Aprés cent jours et cent nuits d'âpres combats,quand la Terre ne fût plus qu'un champ de fumée, le vent enfin mourût...
et la poussiére dansa longtemps aprés dans l'immensité lumineuse du silence.

 

 

Re:

Ma peau a frissonné, dans ces mots à la bouche silencieuse et à l'âme irradiée.
Merci pour cette réponse, si en harmonie.
Le frémissement, il me semble, parce que j'y parviens à relire à travers une autre pensée, une autre vibration littéraire, la même émotion que j'ai voulu déposer. C'est très troublant de se percevoir en écho à travers les mots de quelqu'un d'autre, en résonnance, avec à la fois autant de justesse et de personnalité.
Merci encore.
Je suis ému.