L'écriture est un navire
qui m'a embarqué
un jour de gros temps.
J'ai navigué sans boussole
mes étoiles n'étaient
que des phares-tempête
dérisoires au bout de la nuit noire.
J'ai navigué aveugle
les yeux à la dérive
agrippés aux franges des nuages
lourds des erreurs d'orage.
J'ai bu les embruns
comme de l'eau de vie,
ivre et égaré.
J'ai couru au sommet du vent
croyant trouver mon cap
mais de dérive en déroute
j'ai perdu jusqu'au doute.
J'ai cru et je n'ai plus cru.
Mais je suis là,
debout sur le pont,
le crâne au coeur de la tempête
debout sur la crête des larmes
arrimé à rien
persévérant comme un timonier
courageux comme un mourant
amoureux des vagues et du vent.
Parfois de la Lune à l'horizon.
Dieu que la Lune est belle...
Amuses-gueules
conciliabules
séquences
Pakistan, 1947. |
Un navire...Commentaires |
L'écriture est un navire.
Tu pars à la recherche des Indes et tu découvres l'Amérique.
Tu penses en bleu des mers du sud et tes traces sont en encre de Chine.