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 Les Grandes Déchirures

 

Les grandes déchirures sont devant nous.
Le ciel ne s’est pas encore entrouvert.
Il s’est juste fissuré ici ou là,
Quelques jours ou quelques heures.

Finalement l’obscurité a été de courte durée,
Comme une panne de lumière momentanée,
Comme une paupière fatiguée.

Mais l’erreur est de croire
Que les grandes douleurs éclateront dans la noirceur.
C’est leur distance qui les maintient dans l’ombre.

Le jour de la faille,
Le jour de la peine,
Ce jour-là sera éclatant de lumière,
Comme un goéland blanc dans un ciel bleu.

La vérité est toujours vivante dans la lumière,
Même si l’âme est plongée dans le noir.

 

Commentaires

La vérité est toujours vivante dans la lumière,
Même si l’âme est plongée dans le noir.
Bigre! Tu écris des trucs des fois, je capte rien.

 

 

Rien ne nous gardera à l'abri du bleu du ciel


Rappelle-toi donydami. Toi qui parlais de ce jour de 82 où tes illusions sont mortes. Te souviens-tu de ce grand goéland blanc qui déchirait le bleu du ciel du bout de son aile immaculée? Te souviens-tu de cette indécente beauté, hurlant de lumière de clarté de violence? Te souviens-tu de ce silence ailé qui planait au-dessus des tombes?
Tes illusions sont mortes cette année-là dis-tu. Les miennes sont vivaces, vivantes et en pleine effusion. Peut-être même ne suis-je qu'illusion moi-même. Mais je veux continuer à voir le jour derrière la nuit, la vie derrière la mort, et la parole derrière le silence. Pour cela, j'ai besoin de flirter avec la nuit, la mort et le silence, de les flatter, de leur faire la cour, pour mieux les approcher, les frôler et parfois les déchirer à mon tour d'un coup de plume ou d'un déclic numérisé. Je veux continuer à voir la beauté des petits matins, de la lumière sur la peau, du vent dans le blé, je veux espérer l'amour derrière la haine, la distance ou l'indifférence, croire que l'amour a un sens au delà de l 'information télévisée, ou de la littérature facile. La seule façon de tenter d'y croire, encore un peu, est de m'abriter de trop d'informations, trop de débats, trop d'avis. Une illusion, je sais bien, j'ai compris, quand même, mais je ne suis pas sûr pour autant de vouloir changer de posture. Je suis en vie grâce à ça, je crois.

Toi donydami souffrant de mes mêmes blessures, des mêmes tombes, comprends-tu que malgré cette douleur du goeland blanc, malgré tous ces morts couchés face au ciel, regardant de leurs yeux cavés l'immaculée beauté du bleu infini strié des oiseaux du vent, comprends-tu que je me concentre sur la beauté des plumes blanches?

Permets moi donc de te répéter:
La vérité est toujours vivante dans la lumière,
Même si l’âme est plongée dans le noir.

A chacun sa vérité.

 

 

Re: Rien ne nous gardera à l'abri du bleu du ciel



Je ne suis pas fâché de n’avoir rien compris à la première lecture. Je peux profiter de tes plumes: celle-là, poésie, que tu trempes dans la lumière et qui m’ébahi aussi, et celle-ci, splendide, que tu as mis en lumière. (avec lumière, on va faire exploser le compteur d’occurrence).

Je ne me souviens pas du goéland. Je l’ai oublié ou bien je ne l’ai pas vu, le regard fixé sur mes souliers. Je me souviens du temps qu’il faisait, du tourniquet sur lequel nous étions assis à coté des abricotiers, et de toi qui disait « j’ai l’impression qu’il est allé au marché ».

Et ta fenêtre! Le ciel au dessus fait supposer qu’elle est vue de l’extérieur, mais si c’était le cas, il n’y aurait pas ces nuages derrière les carreaux. Pour savoir, il faudrait l’ouvrir (je perçois parfaitement la résistance et le bruit quand je tourne la poignée), mais la chaînette en bas nous en empêche. Et l’ouvrir pour quoi faire ? sortir ? entrer ? savoir ? voir ? La façon dont je la regarde est forcément influencée par le dernier billet de Leblase. S’il passe ici, il ne m’en voudra pas de t’avoir ouvert sa porte.


 

 

Re: Re: Rien ne nous gardera à l'abri du bleu du ciel

je ne sais si leblase à pousser cette porte ces temps-ci, mais une leblasienne de retour de vacances oui, car lire vos mots ici me fait toujours autant de bien...

 

 

Re: Re: Re: Rien ne nous gardera à l'abri du bleu du ciel

Qu'il est bon de faire du bien! merci ancolie.

 

 

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