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 Pousser la porte

  • walkman
  • Mercredi 19/07/2006
  • 14:46
  • Version imprimable
 

L'obscurité
ni la nuit, ni le silence,
L'obscurité
comme des secrets chuchotés
une vie sous le monde
des secousses des sanglots
des douceurs et des douleurs.
L'obscurité est un territoire
où la vérité est tapie
à l'abri des pierres et des tentures
entre merveilles et mensonges
terreurs et trésors.

Mais une main, puis un bras,
une épaule.
Et jeté là sur le trottoir
le visage levé vers le ciel,
à recevoir la bénédiction de la lumière
comme un cri, comme un bain,
une vérité nue, ruisselante.

Boire la lumière à pleine vie.

 

Commentaires

et porter la pousse?



Tu parles de cette porte à sens unique par laquelle on sort et qui se verrouille derrière nous ?

« je suis certain d’avoir vécu ma naissance mais je n’en garde aucun souvenir ».

J’ai écris ça il y a quelques jours mais je me demande encore.

Il n’y a aurait rien d’inscrit dans ma substance de cette obscurité bruissante ? De ces traces insoupçonnées gisantes immobiles dans la mémoire et qui s’éveillent comme une évidence et te font dire soudain « mais oui ce parfum, je le connais ! ».

Je me mettrais un jour, en chien de fusil au fond d’une piscine, les yeux fermés et le pouce dans la bouche, puis je te raconterais si quelque chose s’est soudainement éveillé avant la noyade. Et je te raconterais comment je suis sorti de cette obscurité, et si la lumière m’a émerveillé et terrifié ( éblouit quoi) comme elle le fait aujourd’hui.

Et me voilà nostalgique de choses que j’ai vécues et dont je garde jalousement le souvenir, de choses que j’ai vécues et dont je ne me souviens pas et de choses que je ne vivrais jamais (porter la pousse, pas la poisse). Toi aussi non ?

 

 

Re: et porter la pousse?

Je parle de toutes ces portes à sens unique à travers lesquelles on passe. Notre route est une succession de seuils et de portes, autant d'étapes, ivres dans la poussière du chemin. Ouragans ou oasis.
Une pause. Une pensée.
Un soupçon. Un doute.
Pousser? Contourner?
Etre en marche. Pour seule réponse acceptable. Sens unique, bien sur, aucun retour n'est envisageable. On ne perdra ni de nos sagesses ni de nos erreurs.
Derrière, autant de renouveaux, de re-naissances.

Cette obscurité bruissante EST ta substance. Tu y es tout inscrit, comme une matière fondamentale - fond-du-mental - mémoire pas immobile mais bien bruissante, insoupçonnée souvent, gisante parfois. Bien sûr.
Mais cette sensation de renaître à soi-même, en pleine conscience.
Pas la nostalgie d'un temps révolu mais le face à face brutal courageux terrifiant parfois avec ce temps si vivant si présent, à la fois si furtif et si enraciné dans nos douleurs, ce temps sombre et bien bruissant, définitivement à l'écart - écart? - de la lumière, à l'abri derrière une porte jamais refermée et pourtant irréversiblement close.
Alors oui, porter ces germes de soi, dans une obscurité de serre, une moiteur inquiète mais accessible. Un jour pousser la porte, comme un cri, comme un courage, avec un arrosoir d'eau fraiche et faire confiance à la vie.

 

 

 

Re: Re: et porter la pousse?

Si je creuse ta dernière métaphore avec une pelle rustique, je découvre que je ( générique) suis le jardinier ET le jardin. Et toi (moins générique), jardinier de ton jardin, semeur de passage dans le mien,  tu aurais planté une graine de pivoine dont il faudra que je donne des nouvelles quand elle aura fleuri. 

Et merde! je voudrais bien être confiant, mais ces jours ci, c'est impossible.