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 Automatismes

 

Il commençait à faire chaud et le portail automatique s’ouvrait sans précipitation.
J’appuyai sur le bouton de commande électrique pour baisser la fenêtre coté conducteur et posai mon avant bras, au soleil, sur le rebord de la portière.
A ma gauche, la porte vitrée de la clinique coulissa promptement pour laisser sortir, d'un pas mal assuré, une bonne sœur, petite et voûtée. Elle plissa les paupières à cause de la luminosité. Elle vit que je la regardais et nous échangeâmes un sourire, comme si c'était la chose la plus naturelle et que nous pouvions nous réjouir ensemble, sur une terre enfin apaisée et fertile.
Elle avançait avec précaution. Sa cheville gauche heurta les restes d'un plot de sécurité. Son corps hésita, à contre temps, prêt à quitter la verticalité avant que son pied rejoigne le sol et rétablisse, in extremis, un équilibre précaire sur ses deux jambes tremblantes.
J’ai sursauté et j’ai dit "pardon". Automatiquement, comme le portail qui se refermait derrière moi.

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Photographie

Aussi une façon d'écrire avec la lumière, de retenir les séquences des heures et des jours, d'épingler une émotion furtive...
Je commence à percevoir une tendance...